L'homme qui lisait des livres Par Rachid Benzine (Chronique littéraire de Sophie Queuniez)

L'homme qui lisait des livres

sophiequeuniez Par Le 15/08/2025 0

Dans Littérature

L'homme qui lisait des livres

Par Rachid Benzine

" – Tu crois que les mots vont nous sauver, Nabil? me demandaient mes amis.

Je leur répondais que oui. Je dirais qu'ils sauvent en silence. La réalité est la même, rien ne renverse l'oppression, mais l'esprit, lui, s'envole."

Le livre poignant d'un humaniste, convaincu du pouvoir salvateur des mots sur la barbarie...Vous n'oublierez jamais ce témoignage, cette vie fragmentée et jalonnée de littérature tel un rempart...Je ne l'oublierai pas, tant il m'a bouleversée... "Vous savez ici, chaque livre a son histoire et sa place réservée. Vous pouvez choisir, bien sûr. Mais les livres, eux, choisissent aussi leurs lecteurs." J'ai eu le privilège de pouvoir lire ce livre inoubliable en avant-première, en tant que chroniqueuse littéraire et d'une certaine façon, je sais qu'il m'a choisie...

Prêtez l'oreille et le coeur à la fable bouleversante de Nabil, libraire en Palestine et de son pays meurtri...

Julien Desmanges, un photographe français, se rend en Palestine pour couvrir les bombardements dans la bande de Gaza. Un matin, lors d’une trêve, il s’aventure dans les ruelles de la ville. Au hasard de ses déambulations, il tombe sur un vieil homme, absorbé dans sa lecture, assis devant le pas de porte de sa boutique, tel un sanctuaire, entouré de piles de livres. " Il y a tout dans cette scène. Tout ce que Gaza est devenue. Un vieux libraire accroché encore à ses bouquins, qui lit à deux pas des ruines. Comme si les mots pouvaient le sauver du bruit, de la souffrance, de la mort lente de la ville."

Tandis qu’il s’apprête à le photographier, le libraire l’interpelle et lui demande d’écouter son récit, car « n’y a-t-il pas derrière tout regard une histoire ? Celle d’une vie. Celle de tout un peuple parfois. » La conversation débute et l’homme, qui inlassablement relit devant sa bouquinerie ses livres, lui raconte son histoire de vie tourmentée. De l’exode à la prison, des engagements à la désillusion politique, des bonheurs de la vie, de l’amour, du théâtre, des enfants qu’on voit grandir et vivre, aux drames qui vous arrachent ceux que vous aimez. L’adage dit que lorsqu’un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui brûle, c’est littéralement cette bibliothèque vivante qu’ouvre et décrit Nabil Al Jaber à ce jeune photographe venu de France.
Ponctué par les livres et les écrivains, de Malraux à Primo Levi, en passant par de grands poètes arabes qui ont structuré son existence, le libraire raconte le destin d’un homme qui a décidé, dans le silence de la lecture, assis jour après jour, devant sa bouquinerie, de ne pas « ajouter de malheurs au monde ». Et Rachid Benzine, en conteur magnifique, à l’instar de L’homme qui plantait des arbres de Giono, auquel il emprunte son titre, déroule une fable contemporaine sur le pouvoir des mots qui s'élèvent contre la barbarie.

Un conte moderne sur les hommes-livres, Nabil, le libraire et son ami, Hafez, écrivain public, d'ultimes résistants au naufrage du monde, à la disparition de l’empathie et de l’humanisme dans nos sociétés...Je vous le recommande vivement!...Et comme moi, vous ne sortirez pas indemne de votre lecture...Le souvenir du libraire palestinien, qui résistait au fil des mots, restera gravé dans votre mémoire et votre coeur! Courez justement chez votre libraire le 21 août 2025 et laissez-vous choisir par ce livre unique...

Voici les caractéristiques techniques de cette édition chez JULLIARD : 

128 pages

Prix public TTC 18.00 €

Date de publication  le 21/08/2025

Format Grand Format

EAN 97822600568

De nombreuses traductions sont en cours, en raison de l'écho international de ce livre, dont la sortie officielle dans 6 jours, le 21 août 2025, est attendue avec impatience!

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Rachid Benzine est enseignant et chercheur associé au Fonds Ricœur. Il est l’auteur de nombreux textes plébiscités par le public et la critique, dont Lettres à Nour, Ainsi parlait ma mère, Des mille et une façons d’être juif ou musulman, dialogue avec Delphine Horvilleur, et Voyage au pays de l’enfance. Son dernier roman Les Silences des pères a reçu le grand prix du roman Métis et finaliste du prix Fnac.

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Sophie Queuniez - Chroniqueuse littéraire

 

 

 "L'homme qui lisait des livres"

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